QUAND l'histoire RENCONRE l'Histoire

L’oléastre, les oiseaux, l’olivier et les hommes.

 

Un voisin et ami me narrait dernièrement l’histoire émouvante des derniers jours de son oncle Adrien, paysan comme moi et amoureux des oliviers. Travailleur acharné, dès le printemps 1956, après le terrible gel de février, quand toute la frondaison brûlée de ses oliviers couvrit le sol comme un linceul il entreprit, la mort dans l’âme, de scier à la loube les troncs secs qui n’étaient plus que des squelettes. Mais la vie bouillonnait dans les souches. Il sélectionna les nouvelles pousses qui ne tardèrent pas à pointer. L’année suivante, lorsqu’il s’aperçut que certains gourmands étaient des oléastres (oliviers sauvages) ou d’autres des oliviers féraux (l’olivier féral est issu du croisement entre un oléastre et un olivier), le gel n’ayant pas épargné l’ente de naguère, il s’appliqua à renouveler au greffoir l’opération séculaire (la greffe est connue en Europe depuis 2200 ans). Enfin il les soigna si bien que 50 ans plus tard ils avaient presque retrouvé leur aspect d’antan. Dans la fleur de l’âge, ils étaient sains et vigoureux, ils étaient beaux et il en était fier.

Adrien lui, âgé, malade, alité depuis des semaines, comprenait ses derniers jours arrivés. Sans enfant, il fit appeler son neveu.

 

-         Marc, lui dit-il, mène moi revoir mes oliviers, je t’en prie.

 On était en hiver, sortir un malade si faible et le transporter sur plus d’un kilomètre en voiture frisait la folie. Néanmoins, comprenant que c’était important pour son oncle, Marc s’exécuta. Cahincaha, ils arrivèrent à l’olivette.

 -         Nous y sommes l’oncle, voilà tes oliviers.

 Adrien les contempla, il avait si souvent pensé à eux !

 -         Maintenant sort moi de là, je veux les toucher, je t’en prie.

 Avec beaucoup de mal  il le soutint, tout emmitouflé jusqu’au premier arbre. Et de ses mains à la peau devenue toute fine, Adrien étreignit un long moment ses troncs à l’écorce devenue toute rugueuse.

 

Ses yeux brillèrent et un sourire de satisfaction l’illumina malgré des larmes qui s’insinuèrent dans les rides de ses joues creuses. C’est ainsi qu’il leur fit ses adieux. Adrien, serein, mourut quelques jours plus tard non sans avoir reçu les saintes huiles lorsque le prêtre de St Pierre lui administra l’extrême-onction.

 

En faisant corps avec ses cayannes (la variété de la vallée de l’Huveaune), Adrien s’était raccordé aux générations d’hommes qui avaient travaillé à façonner ces vénérables végétaux. Dans toute son aire, l’olivier symbolise la permanence et la force du lien entre le paysan et sa terre. Ce lien est si fort que l’histoire de l’olivier se confond avec la notre. Dans les civilisations méditerranéennes, l’olivier est l’arbre des Dieux, symbole de force, de longévité et de paix. Ainsi, la Bible y fait souvent allusion. C’est la colombe de Noé avec son rameau. A Jérusalem, c’est le Mont des oliviers. C’est le jardin de Gethsemani, pressoir à huile en araméen. En hébreux, l’envoyé de Dieu s’appelle Mashiakh, celui qui a reçu l’onction de l’huile sainte, devenu Messie. Dans la Grèce antique les oliviers étaient sacrés. On connaît les plus célèbres, celui d’Olympie un oléastre et celui d’Athéna, un olivier sur l’Acropole, dont Hérodote nous raconte qu’il fut brulé par Xerxès mais dont une pousse jaillie le lendemain du tronc calciné. Les armées épargnaient les oliviers par peur de la vengeance divine. Et les soldats vainqueurs couronnés de rameaux d’olivier recevaient des vases d’huile. Dans l’Odyssée, lorsque Ulysse rejoint Pénélope après 20 ans d’errance, Homère nous explique que c’est le secret de fabrication de leur lit à partir d’un oléastre (Kotinos) qui permit à Pénélope d’avoir la preuve qu’il s’agissait bien d’Ulysse. Le Coran mentionne également l’olivier avec des formules extrêmement poétique.

 

Enfin plus près de nous à Aubagne, nous avons une trace de respect pour l’olivier sur un règlement de police rurale daté du 29 mars 1394 en latin de l’époque ainsi rédigé: Item,de novo volnuerunt et ordinaverunt quod nulla persona enjuseumque conditionis existat, audeat vel presumat scindere ramam olivariorum, in territorio Albanee, in arboribus aliarum personarum; et quod teneatur facere fidem de quo loco scinderit et acceperit dictam ramam; et casu quo in alienis possessionibus ramam ipsorum olivariorum seu in suis scinderit et fidem peo scisura non fecerit, casu quo peteretur eidem, solvat de banno Domino dicti Castri bannum assuetum; videlicet decem solidos regales et totidem de esmenda Domino dictorum arborum sine licencia dimini cujus erit. Ce qui donne en Français: Si  quelqu'un, n'importe sa condition, ose couper la ramée des oliviers en territoire aubagnais, il en sera tenu d'en indiquer la provenance; dans le cas où elle serait prise dans les biens d'autrui, ou dans les siens sans en pouvoir faire la preuve, si elle lui est demandée, il payera suivant l'usage 10 sous royaux d'amende au Seigneur et autant au propriétaire. C'est clair et net ! 

Cependant, pour couper court, a été ajouté une précision en ancien provençal,langue parlée de l'époque

:  aquest capitol s’entend par arramar aver et non par autre causa : cet article s’entend pour ramer en vert et non pour autre chose. Tout était dit ! On pouvait donc tailler ses oliviers mais pour ramer un poste, mieux valait se servir de fascines de pins!

 

Depuis des temps immémoriaux l’olivier à coexisté avec l’oléastre et leurs noms,  intacts, ont traversés les âges. Seule la prononciation à quelque peu variée. D’après les hiéroglyphes les égyptiens appelaient l’olivier Dat. En hébreux ont dit Zayit, en arabe Zitun, en persan Zaitun, en turc Zeytin. L’Huile se dit Aceite en espagnol et Azeite en portugais. Ces deux langues nomment l’arbre Olivo et Oliveira qui vient du grec ancien Elaion pour l’huile et Elaia pour l’olivier, Elaiwa en grec mycenien, devenu Elia en grec moderne et Eliodendro, l’arbre à huile. L’appellation grecque  est devenue Oléa en latin pour l’olivier, Oléum pour l’huile et Oliva pour l’olive. Oléum est devenu Olio en italien, Oli en provençal et en catalan, Oil en anglais, Öl en allemand, Ulei en roumain. L’oléastre se dit en hébreux Zayit bar et en arabe Zaitun barri, l’olivier sauvage. Il se disait Kotinos et Elaios en grec, devenu Cotinus et Oléaster en latin, aujourd’hui Oléastro ou Olivastro en italien, Oliastro en provençal et en catalan. Les berbères le nomment Zebbug ou Tazbboujt (Ta article) devenu dans l’arabe Zabbug puis Acebuche ou Azambucho en espagnol et Zambujo en portugais.

Depuis qu’ils soignent l’olivier, combien de générations, combien d’êtres humains ont employé ces noms ? Tout autour de la méditerranée c’est l’arbre qui les réuni tous. Et ce lien s’étend aujourd’hui sur la terre entière car notre olivier méditerranéen et maintenant présent en Amérique, en Afrique du Sud, en Inde, en Chine et jusqu’au fin fond de l’Australie dans la région d’Adélaïde.

Aujourd’hui la génétique nous livre peu à peu l’histoire de l’origine de l’olivier. Depuis 1998, en collaboration avec le  conservatoire botanique de Porquerolles, l’INRA (Institut National de la Recherche Agronomique) a entrepris des travaux sur les marqueurs génétiques basés sur le polymorphisme de l’ADN des différentes variétés d’oléastres et d’oliviers. Il y a plus de 2000 variétés d’oliviers sur le pourtour méditerranéen dont 150 en France. Tous ces oléastres et oliviers font partie de la sous-espèce Oléa Europaea du genre Oléa de la famille des Oléacés. Il y a 5 autres sous-espèces. Une dans le massif saharien, une à Madère, une aux Canaries, une dans le haut Atlas, et une couvrant l’Asie, l’Iran, le Pakistan, l’Arabie du Sud, l’Afrique de l’Est et du Sud.

Comme le chien vient du loup, l’olivier est la forme domestiquée de l’oléastre. On le pensait apparut à l’Est (Palestine, Israël) il y a 6000 ans. Les récents travaux sur la génétique nous indiquent qu’il est également apparu à l’ouest (Espagne, Corse, Sardaigne) sans doute avant. Cette remise en question peut donc soulever quelques doutes sur le dogme de l’olivier débarqué à Massalia par les Phocéens en 600 A-J-C ou même antérieurement par les Phéniciens. Sans nier l’histoire, on peut affirmer que l’olivier existait déjà chez nous bien avant le roman d’amour entre Gypsis et Protis. On peut donc penser que durant les dernières glaciations, plusieurs types d’oléastres auraient survécu dans des zones refuges à l’ouest (Maghreb, Péninsule ibérique, Corse, Sicile) et qu’un seul type se serait maintenu à l’est (Grèce et Proche Orient). En effet, les marqueurs génétiques des oléastres de l’est sont spécifiques et ne sont pas les mêmes que ceux de l’ouest. En Provence, 80% de nos variétés d’oliviers sont issus d’oléastres originaires de l’est.

Pour les 20% restant l’origine de l’ouest est indéniable car ils détiennent uniquement des marqueurs des oléastres de l’ouest. De plus, d’après ces marqueurs, certaines variétés corses sont génétiquement similaires aux oléastres.

 

Comment l’olivier s’est-il différencié de l’oléastre ?

 

Si nous pouvons comprendre comment et pourquoi l’homme préhistorique a pu peu à peu arriver au chien par la sélection à partir du loup, il est difficile d’imaginer un apprenti oléiculteur du Néolithique sélectionner des oléastres aux fruits insignifiants. Plus sérieusement, je pense que se sont d’abord les oiseaux qui sélectionnèrent les meilleures olives et donc les meilleurs arbres.

 

Par exemple, que font les étourneaux dès que les premières olives murissent ? Ils se ruent d’abord sur les plus belles et les plus grasses. C’est ce qui a du se passer il y a des milliers d’années. Un oléastre se distingue-t-il par des fruits plus savoureux, les oiseaux les ingurgitent et vont passer la nuit dans de grands arbres dortoir quelques fois assez éloignés. Les noyaux tombent avec  les déjections et germent d’autant mieux ayant séjournés dans l’appareil digestif des volatiles. Quand l’arbre dortoir meurt de vieillesse ou par accident, foudre ou tempête, les nouveaux oléastres, en attente des les broussailles se réveillent soudain et s’élèvent vers la lumière. Ils se pollinisent entre eux et certains se révèlent avec des fruits encore plus appétissant pour les oiseaux. Ses derniers s’emparent donc des meilleures olives et vont les ensemencer plus loin. Ainsi au cours des âges, l’amélioration génétique a pu se poursuivre. Un jour enfin, affamé ou tout simplement curieux, un homme goutta des fruits assez charnus. Satisfait, il repéra l’endroit puis plus tard il essaya de reproduire les arbres les plus intéressants.

 

A la fin de la dernière glaciation les glaciers reculant l’olivier s’implantât sur les terrains les plus favorables. Ce scénario aviaire me parait plausible. Les dégâts que peuvent maintenant occasionner les étourneaux, qui ne sont pas si étourdis, (quelqu’un d’étourdi est traité d’estourneau en provençal) sont négligeables par rapport aux services qu’ils nous ont rendu, sauf bien entendu si un dérèglement des populations se produit. Il nous faudra alors comprendre quelle étourderie nous même aurions commis.

 

Depuis que l’on connaît les vertus particulières de l’huile pour la santé, il se plante beaucoup d’oliviers. Ainsi chez nous, le piemont de Garlaban devrait s’imprégner de plus en plus d’un fin pastel vert olive. Ces oliviers y sont néanmoins sous une latitude limite et ont subit de nombreuses périodes de récessions dues aux aléas du climat, sans parler de la concurrence des huiles de graines.  Cela peut changer avec le réchauffement climatique. En 1970, la date moyenne du maximum des émissions polliniques était le 158ème jour. Elle se situe aujourd’hui au 143ème , soit 15 jours de précocité. Chaque année, la récolte est également en avance.

 

La recherche n’est qu’à ses débuts, mais les marqueurs génétiques nous éclairent déjà sur l’enrichissement qu’à pu apporter chez nous à l’ouest, le commerce d’abord, puis les mouvements de population est-ouest qui suivirent. Il y a maintenant belle lurette que l’arbre accompagne l’homme, et l’arbre devient pour nous un livre fiable. Tel quel, sans broderie, un pan de notre histoire est inscrit dans ses gènes. Nous allons écrire la suite. Car si sur de très longues périodes, la nature accomplit des prodiges et si, quand l’homme pris le relais l’empirisme a prévalu, aujourd’hui, grâce à la recherche, nous allons pouvoir encore peaufiner l’arbre d’Athéna. Nous allons trouver des porte-greffes résistant aux maladies comme la verticiliose. Nous allons pouvoir renforcer la résistance au froid par croisement avec la sous-espèce Oléa-cuspidata cantonnée dans les montagnes du nord de l’Iran et qui résiste à de fortes températures négatives. Nous allons pouvoir augmenter la teneur en huile. Que sais-je ? L’homme ne change pas. Depuis qu’un baroudeur curieux à voulu taster cette petite drupe noire (du grec Drupepes, qui a muri sur l’arbre), l’homme n’aura de cesse d’améliorer l’arbre à huile.

 

Toute la spécificité et la noblesse de l’oléiculteur est dans la gestion de ce beau patrimoine. Comme Adrien, gestionnaire de la diversité  oléicole, il est garant de la pérennité de l’olivier.

 François Knipping  2009

Bibliographie : INRA de Montpellier

 

Histoire d’Aubagne du Docteur J.L. BARTHELEMY

 

 REVIRADURO.................TRADUCTION

Moun car ami Roubert Bruguière,proufessour, escrivan e pouèto prouvencau s'es fa gau de revira en lènga nouestro la coumèncènço d'aqueu teste...la vaqui.

Dins tout soun relarg, l'oulivié simbouliso la permanènci e la forço dou liame qu'estaco lou ped-terrous à sa terro.Aquéu jougnènt es tant fouart que l'istori d'aquel aubre si mesclo mé la deis ome.

Dins lei civilisacien mieterranenco, l'oulivié es l'aubre dei diéu, simbole de forço,de durado de vido e de pas. Es ansin que la Biblo n'en parlo souvènt: la couloumbo de Noué me soun ramèu. A Jerusalèn, l'a lou Mount deis olivié,  lou jardin de Gethsemani (estré d'oli en aramen).Dins la Grèço antico leis oulivié èron sacra. Couneissès lei mai celebre : lou d'Oulimpio ( un ouleastre) e lou d'Atena, qu'èro sus l'Acroupoli qu' Eroudote nous counto que fuguè crema per Sersès mai qu'un brout, l'endeman, gisclè dou pège carcina.

Leis armado soustavon l'aubre sacra car avien crento de la venjanço divino e lei sourdat vincèire èron courouna de rampau d'oulivié e recebien de gerlo d'oli.

Dins l'Oudisseio, quouro Ulisse retroubè Peneloupo, après agué vint an de tèms,Oumèro dis qu'es lou secrèt de fabricacien de soun lié en ouleastre que dounè la bello provo à Peneloupo que s'agissié ben d'Ulisse. Lou Couran parlo tambèn de l'oulivié en de fourmulo tras que pouêtico.Enfin, si devèn de dire, qu'en Aubagno aven retrouba traço de respèt de l'aubre de Minervo dins un reglamen de pouliço rurau establi lou 29 de mars de l'an de gràci de 1394 en latin d'aqueste tèms. Si dis que " se quaucun, quau que siègue, auso taia la ramo deis aubre sacra en terraire aubagnen, sara tengu, se noun pou dire d'ounte vèn, de paga dès sou reiau au Signour e parié au prouprietàri de l'aubre". L'es apoundudo uno clarta en lingo nouestro, d'aquelo pountanado, que si dis l'ancian prouvençau:"Aquest capitol s'entèn par arramar aver è non per autra causa": ço que fa dins nouestre prouvençau mouderne:"Aqueu article s'entènd pér rama de vert e noun per autro cavo". 

Si poudié rebrounda seis ouliviè mai, pèr rama un agachoun valié miés emplega de feissino de pin.

Sus tout l'entour de Mieterragno, aquel aubre famous racampo leis uman e quéu liame s'espandis, vuei, sus touto la planeto.Defet, nouest'oulivié mieterran es presént, aro, en Americo, en Africo dou miejour, en Indo, en Chino e fin qu'au tres foun de l'Australio dins l'encountrado d'Adelaîdo.

 

Francés, ped-terrous en Aubagne.

 

LES DERNIERS JOURS D’ADRIEN

  

Un matin Adrien était resté couché

C’était en plein hiver sous la bise hurlante

Il ne pu se lever, sa santé chancelante

Était le signe affreux d’un avenir bouché.

 

Dans son demi sommeil déroulant sa mémoire

Il vit ses jours d’enfant, ses vignes et ses champs

Et puis ses oliviers pour lui si attachant

Qu’ils le rendaient heureux malgré un gros déboire.

 

Gel de cinquante six, son pire souvenir :

Un doux mois de janvier, ses oliviers en sève,

Puis février glacial avec un gel sans trêve

Fit leurs troncs éclater et leurs feuilles jaunir.

 

En mars la frondaison chuta en pluie par terre,

Elle couvrit le sol en un triste linceul.

Ses arbres étaient morts et lui resté tout seul

Était anéanti mais pas un grabataire.

 

Car cinquante ans avant il avait du ressort !

Rien ne lui faisait peur et le cœur à l’ouvrage,

Il travaillait toujours avec force courage,

Tout droit sur son chemin et heureux de son sort.

 

Ses arbres dénudés n’étaient plus  que squelettes !

A deux et à la loube il sciât tous les troncs

Qui s’abattirent secs sur les feuilles marrons

D’où surgissaient déjà des orchidées violettes.(barlie de Robert)

 

Il fallait se hâter car le printemps venait !

Des pieds froids et meurtris arriva le miracle,

Les souches, de la vie étaient le réceptacle,

Des bourgeons y pointaient et la vie bouillonnait.

 

Il se remémora ses journées harassantes

A nettoyer toujours, garder les beaux gourmands

Pour que ses oliviers se dressent fièrement

Sans rejeton rebelle ou pousse envahissante.

 

 Et cinquante ans après on vit le résultat,

Par son travail serein, son ardeur attentive

Ses arbres produisaient leur belle huile d’olive

L’olivette était belle et remise en état.

 

Il se remémora lorsqu’il refit les entes

Car les greffes d’antan n’avaient point survécues

Ce désastre, au greffoir, il l’avait bien vaincu

Quant il voyait au loin leur beauté scintillante.

 

Travailler l’olivette était sa liberté.

En cinquante ans de soins, son verger était presque

Tel qu’il l’avait connu avant ce gel dantesque

Ses arbres étaient beaux et c’était sa fierté.

 

Adrien comprenait qu’arrivait l’heure ultime

Et voulait du verger trouver le réconfort.

Ses arbres savaient bien comment vaincre la mort !

Il devait s’imprégner de leur force sublime.

 

Sans enfant il avait un neveu confident

Ils s’entendaient fort bien avec beaucoup d’estime

Et si pour une fois son but était intime

Il savait que pour lui ce serait évident.

 

Il le fit donc venir et lui dit sans ambages

- Marc mon ami il faut qu’ aujourd’hui à tout prix

Tu me fasses revoir mes arbres je t’en prie

Se sera le dernier de mes nombreux voyages.

 

C’était une folie, mais Marc le connaissant

Et de sa décision mesurant l’importance,

Acquiesça, si forte était leur accointance.

Le neveu pour son oncle était obéissant.

 

Des Jourdan aux Arnaud c’est une promenade.

Mais ce fut non sans mal qu’il pu le transporter

Jusqu’à ses arbres chers pour le réconforter

Grand besoin en avait son vieil oncle malade.

 

- L’oncle nous y voila dit il en arrivant.

Et de ses yeux rougis il contempla l’espace,

Mais là dans cette auto ce n’était pas sa place.

Maintenant tu me sorts - dit-il en observant.

 

Alors, tout grelottant malgré sa couverture,

Ses pantoufles aux pieds, fiévreux, Marc l’extirpa,

Et tout en prenant soin de soutenir ses pas,

Le guida vers les troncs force de la nature.

 

- Mène moi donc vers là, je veux en toucher un -

Et alors de ses mains qui n’étaient plus calleuses

Il caressa ses troncs à l’écorce rugueuse.

Marc compris qu’ils avaient une histoire en commun.

 

Les troncs avaient changé leurs écorces si tendres

Comme étaient devenues les paumes de ses mains.

Lequel était complice ? De l’arbre ou de l’humain ?

Car cette connivence avait de quoi surprendre.

 

Adrien satisfait, tout pâle et larmoyant

A tous ses compagnons avait fait ses adieux

Calme et rasséréné, il semblait aller mieux,

C’est ainsi qu’il laissa son verger verdoyant.

 

A quelques temps de là Adrien rendit l’âme

Il s’était connecté à ses vieux oliviers

Des saintes huiles oint il fut donc convié

Avec ses protégés à poursuivre sa trame.

  

F. KNIPPING

Décembre 2010.

 

 

 

                Deuxième histoire

 

GALABRU-JOFROI-MES ARBRES

 

 Lorsque nous avions acheté l'Olivette, la propriétaire, Françoise Quinson m'avait fait promettre de ne pas couper les pins et les cèdres que son père avait planté à 80 ans après l'incendie ravageur de 1979. J'avais tenu parole 5 ans pour les pins remplacés par mes oliviers, persuadé que la père Quinson ne m'en tiendrait pas rigueur.

 

Il y a quelques année j'avais encore tronçonné huit cèdres gênants sur les restanques.Il en restait encore quatre et je me rendais compte qu'ils contrariaient vraiment les oliviers tout proches et qu'ils poussaient même les murs. Je me suis donc décidé à débiter les trois plus gros, épargnant le quatrième plus retiré.

 

Les cernes d'un billot m'informèrent qu'ils avaient vécu 36 ans. Maurice Quinson les avait donc planté l'hiver suivant l'incendie de 79.

 

J'ai constaté en même temps que les 17 cernes du centre étaient très sombres et très rapprochés les uns des autres alors que les 19 plus récents étaient jaune clair et beaucoup plus espacés, preuve qu'ils eurent des débuts difficiles puis qu'ils bénéficièrent d'un bon entretient et surtout de l'arrosage une fois mes oliviers établis. Il et vrai que cette cohabitation ne pouvait pas durer, ces cèdres n'étaient pas à leurs places !

 

C'est ainsi que j'en viens à Jofroi magnifiquement interprété par Michel Galabru que j'ai eu la chance de voir le 24 octobre à Aubagne juste avant notre récolte d'olives 2015. Il avait joué trois soirs d'affilé cette truculente fresque provençale.Il était tellement fatigué que se "suicidant" plusieurs fois et faisant le mort j'ai bien cru un moment qu'il l'était vraiment !

 

Ce spectacle tiré de la nouvelle de Giono, Jofroi de la Maussan et du film écrit et réalisé par Pagnol en 1934 est l'histoire d'un paysan âgé,Jofroi alias Galabru, qui vend son verger à un voisin, Fonse, puis devient fou furieux voyant qu'il veut arracher tous ses arbres si bien qu'il fait mine de se suicider maintes fois rendant Fonse responsable. Jofroi hélas comme Galabru fini par mourir de mort naturelle et la pièce se termine par une discussion de Fonse sincèrement touché qui déclare qu'il n'arracherait pas de suite ces arbres que Jofroi avait tant aimé..."J'irais après-demain, mais ces arbres, je ne les arracherais pas tous...il y en a deux ou trois qui ne me gênent pas, les pauvres..."

 

07-01-2016

 

 Galabru vient de mourir lundi 4 -Les personnages de Pagnol sont profondément humains !

 

 

                 Pour ceuxqui qui me demande d'où vient mon nom

Il est vrai que ce nom, désignant un agriculteur, plus encore un oléiculteur, et à Aubagne, interpelle. Il a toujours éveillé la curiosité, que de fois ne m'a t-on pas demandé quelle en était l'origine ! Condamné à un mois de repos, opération d'une hernie, je vais donc conter l'histoire.

Nous avons tous un nom issu de notre lignée paternelle faite d'une succession d'histoires de vie, de fortunes diverses mais toujours passionnantes.

Je sais d'où je viens et je ne renie pas mes ancêtres, qu'ils soient paternels ou maternels, les gènes qui sont en nous viennent de tous cotés, c'est eux qui font ce que nous sommes.

La mémoire familiale et les recherches que j'ai pu faire me font remonter en 1867 lors de l'annexion du Hanovre par la Prusse. C'est à cette date que le grand-père de mon grand-père,(Jean) Heinrich André Knipping, alors chef d'état major de l'armée hanovrienne décida de s'expatrier avec nombres d'élites et officiers qui venaient de combattre les prussiens, entre autres, ennemis des français. Suivant l'adage selon lequel les ennemis de mes ennemis sont mes amis et, voulant sans aucun doute faire siens les deux aphorismes bien connus dans la langue de Goethe "Leben wie Gott in Frankreich" et " Provence das ist leben wie Gott in Frankreich" ce qui veut dire dans la langue de Molière " Vivre comme Dieu en Françe" et "La Provence c'est l'art de vivre en Françe ", il abandonna sa nationalité hanovrienne et devint français à Marseille où il s'établit avec sa femme, Justine Wilhelmine Sippel née en 1820 àGoettingen et son fils Paul Henri Marie Emile né le 26/09/1851 à Goslar, mon arrière grand-père. Il parlait l'allemand, l'anglais et, dixit mon grand-père, le français au cours des repas. A la fin de chaque bon diners, se frottant la panse, il disait d'ailleurs, toujours en français, "encore un que les prussiens n'aurons pas"! Il fut nommé professeur d'allemand et d'anglais au lycée Thiers. Tradition militaire germanique oblige, il y enseigna aussi la musique.

1.Heinrich était né avant 1848,  on pense, en Basse-Saxe à Goslar,  au centre de l'Allemagne actuelle.Durant toute la moitié du XIXe il y eut non seulement une émigration des élites hanovriennes mais la misère et la famine dans de nombreux états germaniques provoquèrent des vagues massives d'émigrations paysannes, similaires a celles qu'a connue l'Irlande. Emigration encore accrue en 1870 lors de l'unification forcée de l''Allemagne par Bismarck et de la proclamation de l'empire prussien car les jeunes hommes étrangers à la Prusse préférèrent s'exiler plutôt qu'être enrôlés dans l'armée prussienne à la discipline de fer.

2.Un premier courant se dirigea donc vers les Pays-Bas, la Belgique (je corresponds avec certains homonymes) la Françe et l'Angleterre.Un second, celui des paysans miséreux vint alimenter le sous-prolétariat de la fameuse ceinture rouge de Paris et vers Londres ou certains furent réceptifs aux thèses d'un célèbre réfugié allemand: Karl-Marx.

3.D'autres s'embarquèrent à Brême, les uns pour les Etats-Unis, on trouve du reste des traces de Knipping dans les registres d'immigration d'Ellis Island,les autres pour les Caraïbes où je viens de trouver grâce au Knipping Club des cousins germains (c'est le cas de le dire) à Saint-Domingue qui, hélas, ont perdu le K et n'ont plus qu' un P! (Ces trois petits paragraphes sont tirés de notes que mon cousin Jean-Michel Drugeon a fait paraître dans le Knipping Club)

Revenons à Paul. Il fit la même carrière que son père Heinrich et,tout jeune, donnant des leçons particulières de musique dans des familles aisées de la cité phocéenne et, qui plus est, à des jeunes filles de son age, ne voilà-t-il pas qu'il tomba amoureux d'une charmante demoiselle de la haute société. Elle était d'une sublime beauté, j'ai d'elle une magnifique photo, elle s'appelait Marie-Thérèse Camaux. Son père était courtier sur le port. Sa famille avait une belle maison de campagne aux Olives, tout prés de Marseille où tous se retiraient à la belle saison, les parents, Marie-Thérèse et ses deux soeurs aînées Jeanne et Marthe, toutes trois prenant des leçons de musique une après-midi par semaine dans la salle à manger..

Ce fut une belle histoire d'amour pour les deux tourtereaux, hélas les parents crièrent au scandale surtout lorsqu'ils parlèrent de mariage car à l'époque il ne pouvait en être autrement! Que lui reprochaient-ils? Peut-être un peu ce nom teuton, la défaite de 70 avait laissé des traces, mais ce n'était rien à coté du pire, d'une impossible union car Paul était...luthèrien !

La suite fut triste pour tout le monde. Le père Camaux était intransigeant, les tourtereaux, entêtés, voulaient  se marier...

"Marie-Thérèse si tu te maries je te renie, tu ne fais plus partie de la famille". De ce temps là c'était ainsi. Ils se marièrent et ce fut un scandale à Marseille !

La suite est encore plus triste. Ils eurent un fils en 1882, mon grand-père, qu'ils nommèrent Paul-Marie, mais dont le prénom d'usage a toujours été Jude, je n'ai jamais su pourquoi ne m' étant jamais posé la question, c'était mon grand-père Jude, point. Ils eurent aussi une fille, Augusta Henriette en 1886 mais qui n'a vécu que 11 mois et un garçon Henri Emile en 1888 mort à un mois. Jude ne connu malheureusement  pas longtemps ses parents. Il n'avait pas 9 ans lorsqu'en 1891 sa mère mourut on ne sait pas de quoi, un an après ce fut le tour de son père. Alors les deux soeurs aînées, Marthe et Jeanne qui ne se sont jamais mariées, accoururent au secours de l' enfant, il devint le leur, ce furent ses deux mères. Leurs parents décédés elles s'en occupèrent fort bien. Leur première préoccupation fut de le rendre catholique !

Jeanne et Marthe s'installèrent dans la maison des Olives et c'est dans la campagne que Jude passa toute sa jeunesse, passionné pour les chevaux, les volailles de la basse-cour et les cochons car toutes les fermes de la banlieue marseillaise avaient leurs porcheries. Il fit de brillantes études au lycée Thiers puis devint fondé de pouvoir aux huileries Valbrègues à Marseille. En 1911 il se marie avec Marie Laurence Henriette Dalmas, d'une famille de négociants. C'était ma grand-mère et ma marraine, elle avait d'autre part une ascendance passionnante remontant à la révolution d'Avignon et couvrant un secret de famille qu'elle connaissait mais dont elle n'a jamais parlé ! Il faudra un jour que je raconte cette histoire. Ils eurent six enfants entre 1912 et 1920 dont mon père en 1917.

Entre-temps mon grand-père avait acheté  à Montolivet, alors banlieue de Marseille, une splendide propriété agricole, "la Prévalaye" où s'étalaient vers Saint-Barnabé d'immenses prairies et terres légumières que je revoie parfois en rêve. Dans un grand parc trônait la solide maison de maître avec perron donnant sur terrasse carrée ombragée de 4 platanes massifs, sur un coté une fontaine s'écoulait dans un bassin du haut d'une cascade en tuf. On voyait au loin les vaches et l'étable derrière une haie de cannes. A gauche de la terrasse et en retrait étaient le poulailler et toute la basse-cours, plus loin, la grande porcherie. A droite se trouvait le puits et l'écurie où mon grand-père tenait toujours un cheval à sa disposition. Je revoie toujours d'immenses chevaux. Il achetait les bêtes réformées du champ de course, mais encore valides, c'était son moyen de locomotion n'ayant jamais eut de voiture automobile.

A l'annonce de la grande guerre, il avait la trentaine, il s'engagea et fut incorporé au 163e Régiment d'Infanterie. Il resta six ans sous les drapeaux. J'ai toujours bien écouté "sa" guerre des tranchées alors qu'il était pour des tactiques de mouvements. Combien de fois l'ai-je entendu, expliquant lorsqu'il recevait l'ordre  de sortir des tranchées et lancer son bataillon à l'assaut, qu'il fallait au contraire attaquer par les flancs ! Il avait exécuté trois charges face aux lignes ennemies, lui, capitaine, sabre au clair face à la mitraille, ce furent trois hécatombes .

-Je me retournai, disait-il,les hommes étaient soit effondrés, morts, soit ils refoulaient dans les tranchées-

-Et toi, pourquoi tu n'a rien eu? Ho, moi, les balles me passaient au-dessus de la tête !

Mon grand-père était petit, c'est ce qui l'a sauvé !

Commandant le 2e bataillon de son régiment il s'est particulièrement distingué en juillet 1918 en Champagne en brisant  l'offensive allemande,  faisant de nombreux prisonniers et capturant un matériel considérable. Son bataillon fut cité à l'ordre du 8e corps d'armée:"Les 19 et 20 juillet, sous les ordres du capitaine Knipping, le 2e bataillon du 163e Régiment d'Infanterie, a forcé l'ennemi,après un combat acharné de plus de 12 heures a abandonner sa position en laissant entre nos mains des prisonniers, des armes et du matériel". Signé Général Hely d'Oissel.

Il s'est également battu au Chemin des Dames où 21 officiers et 616 hommes de troupe de son régiment furent sacrifiés.

Il fit un séjour à Verdun de la mi-mars à la mi-avril qui coûta au régiment 1643 hommes dont 46 officiers.

Il reçut la légion d'honneur et la médaille militaire et j'ai en ma possession sa citation à l'ordre la 161e Division signée par le Général Lebouc le 24 avril 1918: "A pris le commandement de son Bataillon dans des circonstances très difficiles. Chargé d'une mission des plus délicates, s'en est acquitté d'une façon parfaite, établissant sous bois la liaison avec deux régiments dont il ignorait la situation exacte. . Ayant reçu l'ordre de rompre le combat, a exécuté cet ordre avec toutes les qualités manoeuvrières désirables". Cela s'est passé dans la basse forêt de Coucy.

Il avait fait don de cette citation à mon père en écrivant au bas de la page: "A mon fils Etienne 15 aout 1941 retour de captivité J.Knipping"

Il faut dire que mon grand-père avait fait aussi toute la seconde guerre comme agent de liaison et avait été fait prisonnier. Lors de son retour de captivité mon père venait de se marier deux mois avant, le 14 juin 1941 !

Mon père  voulait faire une carrière militaire. Il avait deux frères et trois soeurs et tous voulaient se  marier avant la guerre, les parents des uns et des autres n'étaient pas du tout d'accord car ils disaient aux filles: "Et s'ils ne revenaient pas ?"

Les trois fils Knipping revinrent. Henri, l'aîné, Chasseur Alpin, a fait la bataille  victorieuse (la seule) de Narvik en Norvège du 27 avril au 7 juin 1940. Mon père, engagé volontaire à 18 ans au 18e Bataillon de Chasseur Alpin, s'est battu sur le front et le 17 juin a été gravement blessé prés de Forbach en Moselle. A la tête de sa section, en bordure d'un champ de seigle, en allant reconnaître une position ennemie, une rafale de mitraillette lui  fracassa l'avant-bras gauche à raz de l'épaule. Deux jours après il pu rejoindre un hôpital à Saint-Dié et y être soigné . C'est là qu'il fut fait prisonnier par les allemands. Il s'évada néanmoins en sautant par une fenêtre, passa la ligne Maginot habillé en paysan, courant, marchant et finalement, tombant sur une voie ferrée, pu atteindre une gare pour sauter dans un train direction le sud. André, le troisième fit la guerre à cheval dans les Cuirassiers.

A la Prévalaye, pendant que son époux et ses trois fils étaient à la guerre, ma grand-mère Marie se débrouillait comme elle pouvait avec ses trois filles. Les temps furent difficiles mais la terre était généreuse...et puis tout rentra dans l'ordre, les hommes revinrent, les promis se marièrent. Mon père, réformé, se fit agriculteur car la Françe avait faim, il fallait la nourrir.

Mon père s' était marié avec Lucienne Grégoire et  mon grand-père Aimé Grégoire qui avait une fonderie rue du Berceau à Marseille fit l'acquisition d'une propriété rurale au sud-est d' Aubagne dénommée "Clos des Fiols", au quartier des Fiols surplombant la plaine des Paluds. Avec mon père il bâtit des poulaillers et des porcheries car il fallait produire oeufs et charcuteries en plus des légumes. Il y avait aussi un cheval pour le travail et une vache pour le lait.

Ma mère eut 7 enfants, je fus le premier arrivé en juillet 1942. Anne-Marie en janvier 1944. La même année en août fut la date de la libération d'Aubagne et des violents combats qui se déroulèrent dans notre propriété car, par sa position dominante, s'était installé là le 2e Tabor du 1er Goumier du Commandant Méric face aux batteries allemandes qui tenaient encore l'accès d'Aubagne, obligeant mon père avec deux enfants en bas age et ma mère enceinte du troisième a aller se réfugier dans les collines sous les tirs croisés des combattants. Mon père à cette époque avait une jument blanche, il l'avait chargé d'affaires indispensables pour quelques jours d'errance et portait ma soeur dans ses bras pour soulager ma mère. Il m'avait dit, pour soutenir mes jeunes pas, de prendre à pleines mains la queue de la cavale . Odile vint en 45, Nicole en 46, Robert en 48, Jean le sixième apparut en 1950 jusque là toujours aux Fiols. Marie-Hélène enfin vint au monde en 57 quand nous étions tous installés à la Joinville, cette fois là au pied de Garlaban, au nord-ouest d'Aubagne au quartier des Solans,(De l'ancien français "soulane"c.a.d. bien exposé au soleil, synonyme d'adret).

C'est à cette époque que mes grand-parents paternels se retirèrent dans un appartement à Bois le Maître au-dessus de Montolivet avec "Tante Jeanne",nous l'appelions toujours ainsi, je l'ai bien connue, elle était sourde mais se souvenait de tout. Mon grand-père fut toujours aux petits soins pour elle jusqu'à sa mort qui  survint vers 1965, elle avait  plus de 95 ans. J'ai moins connu sa soeur Tante Marthe décédée alors que j'étais plus jeune.

Mon grand-père Jude et ma grand-mère Marie étaient incroyablement heureux quand nous nous réunissions tous, oncles, tantes et cousins germains. Pensez donc, pauvre petit Jude orphelin esseulé se retrouva avec Marie père de 6 enfants, aîeul de 35 petits-enfants, il n' avait pas loin de 60 arrières petits-enfants au moment de sa mort !

J'arrive ainsi au bout de ce quasi roman historique qui peut paraître une épopée, il l'est peut-être car accompli par des hommes et des femmes dont je suis fier !

Chacun mène sa vie mais nos liens familiaux restent solides, pour moi la suite est dans l'histoire de l'Olivette, plus haut...

$.Signification de Knipping_

to knip que se soit en Anglais, Allemand ou Néerlandais signifie couper, percer. Je ne me coupe pas de mes racines, j'aime par contre en percer le secret !

Lors d'un voyage en Norvège j'ai trouvé un village nommé Keipane ou  Keipen (1379m) et là l'origine Viking est indéniable.

 

 Ce mardi 31 janvier 2017.

 


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