NOTRE GARLABAN

 Combien de voyageurs passant dans la plaine d'Aubagne furent frappés par ce rocher massif, planté comme une forteresse inexpugnable ?

Au sommet on distingue la croix, souvent mise à mal par la foudre car bâtie en béton armé. A ses pieds se trouve la table d'orientation et tout prés apparaissent les fondations d'une ancienne chapelle, une ligne de roche se prêtant pour soutenir la muraille côté est. Quelques infimes tessons de tuiles se font encore fouler aux pieds sur ce sommet, on peut voir les plus gros morceaux au bas de la falaise.

Du haut de ses 714 m on distingue très bien Marseille et son port, on peut observer Aubagne et la vue se porte loin sur le littoral au sud, sur Aix et la Sainte-Victoire au nord et, plus loin, sur les Alpes.

Pour Aubagne, Garlaban est un point de mire, pour moi qui suis tout prés c'est mon cadran solaire. Pour connaître l'heure il suffi de jeter un coup d’œil sur la baume d'onze heure. Cette grotte se trouve sous la falaise de droite où l'on peut voir une tache noire. L'aiguille du cadran est un rocher en surplomb à mi-paroi, signalé par un trait noir horizontal. Les fenouils en fleurs nous informent que la photo a été prise au mois de juillet et l'ombre naissante sous le rocher nous indique qu'il est 9 h (heure solaire). A 12 h l'ombre vient rejoindre le sommet de la baume. Baume qui a servi d'abris pour les hommes et pour les troupeaux, la suie noire au plafond l'atteste pour les premiers, l'humus sombre sur le parvis pour les seconds. A dix minutes plus bas, un point d'eau permanent, que l'on appelle les Barquièou, est à la disposition de tous.

Les taches parsemant la paroi sont des chênes verts mêlés à quelques genévriers de Phénicie nommés mourven en provençal. Tout le massif fut ravagé par le dernier incendie qui date de 1979. Une petite pinède de pins sylvestres a pratiquement disparu sur sa face arrière. Il y a une voie directe par le sillon médian que les sangliers empruntent dans les deux sens.

Expliquer une étymologie est une entreprise délicate. Le nom de villa albanea se trouvant dans les plus anciens documents (cartulaire de Saint-Victor, donation d'une vigne et d'une terre à l'autel de Saint-Pierre en 1005), j'ai toujours pensé que le nom de Garlaban venait de la contraction de garde-alban(ea) pour garde d'Aubagne. Hélas, ma conviction en a pris un coup lorsque j'ai appris que se trouvait dans ce même cartulaire l'histoire, datant de 1056, d'une donation d'un tènement appelé Lasa (Lascours-Roquevaire) s'étendant jusqu'à une grande montagne du nom de Garnedan ! Ce nom me surprend car on trouve dans des textes plus récents l'appellation Gardelaban. Le copiste de 1056 a-t-il fait une faute d'inattention ? Les suggestions sont ouvertes !

 

 

 

 

 


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